On dit que le caméléon communique en changeant sa couleur.
On dit aussi qu’il choisit sa couleur en fonction du support sur lequel il se tient.
Je sais que ce dernier point est faux, puisqu’en réalité il change de couleur en fonction de son humeur.
C’est en m’asseyant près des fleurs du jardin que j’ai eu envie de me fondre à mon tour dans le décor. Par quelle couleur commencer ? je ne sais déjà plus sur quel pied danser…
Ce sera le rouge. Camus le sait, mai est la saison rouge, cerises et coquelicots.
Selon le langage chromatique le rouge est synonyme d’amour et de détermination, il traduit une humeur concentrée et créative.
Moi je me sens plutôt d’humeur coquelicot.

Puis, à l’ombre de l’érable du japon et la finesse de ses feuilles, je me fonds dans la lie de vin, à moins que ce ne soit couleur Aubergine ?
Là encore je m’intéresse à sa signification chromatique : Énergie, spiritualité, zen, originalité.
Je crois que j’ai tous les ingrédients. Je me délecte de ce moment d’apaisement.

Me voilà dans le jaune-oranger.
L’un comme l’autre permettent de chasser les idées noires. L’orange chasse le noir. (Is orange the new black ?)
J’admire la petite demoiselle verte au son d’archet. Elle stridule sans crainte d’avoir des ennuis, bien que perchée sur un gros souci.

J’ai des oignons à mes pieds. Ne pas se méprendre, ils sont dans leur filet. Les citrons ne sont pas pressés, les oranges portent bien leur nom, quant aux pommes de terre on les préfèrerait en robe des champs.

Finalement j’ai bien aimé jouer les caméléons. Certes je ne suis pas Liu Bolin, mais je me suis glissée dans mes petits tableaux et une fois n’est pas coutume, du bon côté de la photo.
La chose est certaine : si cela est à refaire, collant ou bas, finalement je ne l’enlèverai pas.

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