Dans le tumulte actuel de nos vies où règne un grand désordre, tout est sens dessus dessous.
Qu’il soit propre, pratique ou figuré je me fie et confie à mon sixième sens
l’envie de pousser à son paroxysme le plaisir des cinq autres.
Pour ne pas aller dans le mauvais je m’arme de bon sens, mais c’est bien sur !
La mémoire d’une saveur gustative est probablement la plus vivante, forte et indélébile.
Lorsque notre palais met en surbrillance un récit de notre passé c’est la renaissance du souvenir qui nous remplit de joie.
Marcel n’a t’il pas magnifiquement conté l’histoire de la madeleine de son enfance,
dont le goût retrouvé bien plus tard le replonge dans sa jeunesse ?
Moi j’ai choisi la pomme, je n’ai pas de Madeleine, mais la prochaine fois je vous apporterai des bonbons…

Une caresse, un frôlement, un effleurement, je connais tout sur le bout des doigts…
Si je touche du bois, j’espère que j’aurai la chance de sentir son essence, de deviner sa peau
et sans prendre de gants bien sur, cela ne m’a pas effleuré l’esprit.
Quand enfin, par le seul échange tactile, je parviens à le redessiner, à le voir, je ne touche plus terre.
C’est une grande révolution, oserais-je dire une déclaration des doigts de l’homme.

J’aime bien fourrer mon nez partout.
Cela ne plait pas toujours et il arrive que l’on m’envoie sur les roses !
Tant mieux, j’en respire leur bouquet à plein nez !
Je veux respirer la joie de vivre, flairer les bonnes affaires, me mettre au parfum et surtout voir plus loin que le bout de mon nez !

Qu’importe la valeur ou le nombre l’Ouïe est le roi des sens !
Je les imagine déjà ceux qui ne l’entendent pas de cette oreille et qui s’empresseraient bien de venir tirer les miennes.
Mais ne nous emportons pas, c’est beaucoup trop de bruit pour rien et sachons entendre raison.
Empoignons marteau, enclume et étrier et essayons de nous forger l’oreille absolue !

Il y a tant de belles choses autour de nous.
Certainement trop pour nous qui ne les percevons pas. Nous ne faisons qu’entrevoir.
Trop nourris par tant de beauté, nous avons les yeux plus gros que le ventre.
A la fin du jour, il m’arrive de m’étonner alors que j’assemble les images que j’ai vu défiler. Rien dans le tableau n’a vraiment de sens.
Je n’ai pas pris le temps d’observer, de contempler ou discerner les détails de mon quotidien.
Ne marchez plus à l’aveuglette, voyez ! regardez !
Cela ne coute rien d’essayer, pas plus que les yeux de la tête…
Je ne fais que conseiller, je ne me permettrais pas de vous policer, c’est une simple mise en garde… à vue.

Votre commentaire