D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu l’esprit de contradiction,
ce qui me pousse à chercher une opposition systématique en toute chose, un peu comme envisager le négatif avant l’image elle-même.
Être objectif en tout sens, c’est peut-être cela le vrai de la photographie.
Et si elle est ma passion première, il se trouve que j’aime aussi écrire, mettre chaque mot en lumière, trouver la bonne définition et finir mes phrases en mise au point final.
Entre les mots et la photo, et de mon plus simple point de vue, je vais tenter ici de développer.
A ceux qui ont eu la chance de s’essayer à la photographie argentique, vous comprendrez pourquoi cela est très révélateur.
En tout point négatif nous pouvons trouver de l’intérêt, bien que parfois les couleurs trichent un peu et jouent sur la sensibilité, poussant jusqu’à nous mettre à rude épreuve.
Une drôle d’impression à laquelle nous nous exposons à chaque fois que l’on a quelqu’un dans le collimateur.

Bien qu’utile dans certains cas, je n’aime pas le mot trace, cela me semble comme une tâche.
Bien entendu, je pense ici à celle que l’on suit et non à celle que l’on essuie.
Il y a donc des traces que l’on veut garder, des souvenirs vivants, des mouvements immobiles, de la mémoire vive.
Une photographie, une petite goutte de temps volé, un arrêt sur image,
un évènement anodin qui prend tout son sens affectif sous la forme d’un souvenir agréable et rassurant, dans un joli cadre sur un mur ou sur le bord d’une cheminée.

C’est un peu tiré par les cheveux, mais la pellicule pourrait bel et bien être l’ancêtre de notre indispensable carte mémoire.
Mettez-vous bien cela dans la tête !
Symbole de l’univers photographique et cinématographique, elle se développe par des traitements argentiques.
Cette époque dépassée n’a plus guère à dépenser : Fallait-il à l’age de bronze, rouler sur l’or pour ces petits rouleaux d’argents.

Je tentais une mise en abyme à l’aide de mes précieux appareils, lorsque mon chat est arrivé pile poil.
A la réflexion, chaque artiste n’appose t’il pas sa propre griffe ?
Par reflex, j’ai laissé s’installer le modèle qui, prenant déjà la pose, restait sage comme une image.
Et si je me dispensais d’un travail chromatique ennuyeux ?
La gestion de la balance des couleurs n’a pas fait le poids, j’ai penché pour la monochromie afin de rompre la monotonie.
Cela m’est apparu tout à fait évident , ce sera une photographie en noir et blanc.

Photographier, c’est une attitude, une façon d’être, une manière de vivre. – Henri Cartier-Bresson
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