Bonne nouvelle ! Il semble que Noël parvient à se frayer un chemin ; certes escarpé et semé d’embûches, mais il se dirige droit vers nous !
À l’heure ou petits et grands sapins s’apprêtent à envahir nos maisons, c’est l’esprit de famille qui domine
et c’est pourquoi je vous propose une petite balade en forêt, berceau familiale de notre arbre de Noël préféré.
Avec un peu de chance vous allez même apprendre une chose ou deux, on touche du bois !
En rangs bien droits comme des écoliers, les bouleaux disciplinés m’accueillent dans leur bois clairsemé aux reflets argentés.
On entendrait presque le froissement des culottes courtes des retardataires pressés, bientôt réprimandés.
Sachez que c’est précisément une baguette de bouleau que les instituteurs utilisaient jadis pour taper sur les doigts des jeunes fautifs.
La punition était suffisamment vive et sévère pour ne point avoir à rappeler de quel bois on se chauffait.
Allez, au boulot !

Le parc de la Bouzaize situé à Beaune en Côte d’Or, regorge d’arbres magnifiques et c’est une population arboricole très diversifiée qui s’offre à nous.
J’allais à pied lorsque j’ai trébuché contre ces énormes pattes. Levant la tête, je vis l’animal.
Il était impressionnant et je ne saurais évaluer la distance du tronc à la cime, mais devant cette immensité je me suis mise à trembler comme une feuille.
Nous sommes restés tous deux plantés là à nous regarder calmement dans une sorte d’échange, sans langue de bois.
Et puis finalement je suis partie, d’un commun accord nous avons décidé que je ne prendrai pas racine.

Avez-vous déjà entendu parler de la Dendrophobie ? Il s’agit de la crainte irrationnelle des arbres.
Bien souvent, cette peur est accrue par l’hylophobie qui désigne plus généralement la phobie des forêts.
Je ne peux m’empêcher de penser que les arbres possèdent eux aussi leur propre phobie,
à commencer par celle du genre humain et, toute proportion gardée, de l’affluence, du bain de foule, de la vague à l’homme.
L’homme, faisant feu de tout bois sous prétexte de se chauffer n’en finit jamais de déterrer la hache de guerre,
mais il ne fera pas long feu s’il épuise les ressources de la terre qui le nourrit.
Il scie la branche sur laquelle il est assis.

Quel grand mystère que celui de la petite graine qui devient un arbre puissant et majestueux.
Miracle de la vie, qu’elle soit humaine, animale ou végétale.
Savez-vous qu’il a été trouvé dans une vieille jarre déterrée en Israël,
un tas de graines âgées de plus de 2000 ans que l’on a ensuite planté.
De ces vieilles graines ont germé des palmiers qui ont poussé et ont donné des dattes,
merveille du calendrier qui égrène parfois sans conséquences les années qui défilent.

J’ai fini par le voir, mon beau sapin roi des forêts !
Aux abords du canal que je parcourais un dimanche ensoleillé,
la vue renversante m’étourdissait et le reflet me faisait miroiter une vue encore cachée, une promesse de l’eau.
Lorsqu’il m’est apparu, j’étais si émerveillée par tant de grâce et de beauté que des étoiles dans mes yeux se sont illuminées,
les clapotis de l’eau se sont mis à scintiller et, assise sous son pied, j’y ai déposé mes souliers.

« Qu’ils déboisaient déboisaient déboisaient, on a trouvé qu’ils abusaient bien sûr, la fin des arbres ou la fin de la terre c’est pas la fin du monde, mais tout de même on s’était habitué. Autrefois les bûcherons avaient des égards pour les arbres, autrefois les bûcherons buvaient à leur santé. » – Arbres (1976) Jacques Prévert
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