Avez-vous déjà rêvé de voler ?
Sentir le sol se dérober sous vos pas et s’élancer dans les airs pour planer à travers les courants d’air !
Flotter dans un grand vent de liberté, léger, sans le moindre fil à la patte.
J’ai fait ce rêve étrange, j’y côtoyais les oiseaux, heureux et joyeux, en vol, sur terre ou sur les flots.
Pour l’immortaliser, je me suis équipée.
J’ai pris ma plume, une fois reste coutume, et mon appareil photo : attention, au petit oiseau…
Les oies vivent en colonies et forment des groupes bien hiérarchisés.
Dans ces jeux de société, chaque individu a un rôle à jouer et le jeu de l’oie obéit aussi à la règle.
Les déplacements en collectivité sont aussi bien organisés.
Ainsi, les oies adoptent une formation en « V » lors de leur voyages migratoires, longs et fatigants.
De cette façon, elles économisent de l’énergie en diminuant la prise au vent.
L’oie la mieux placée conserve au mieux ses forces, tandis que les autres se font damer le pion.
Fin de la partie.

C’est au cours d’une belle matinée que j’ai le bonheur d’assister au merveilleux ballet flotté où je suis l’unique invitée.
Dans une danse ondoyée synchronisée, ils glissent lentement, dociles et élégants.
Sous les longues trainées de rubans argentés, je devine pointes et pas chassés,
chorégraphiés au son d’une valse que l’on devine à mille temps.
Cependant aucun cygne noir parmi la troupe.
Si dans l’œuvre de Tchaïkovski, la trahison est de mise, cette représentation nouvelle sera peut-être espoir de meilleur dénouement.
Et d’une seule voix, l’ondée de tulle en plumes blanches chassera l’oiseau de mauvais augure !
Cela tiendra à peu de choses. Il suffira d’un signe. Un matin…

Symbole de paix et d’amour, la colombe est à la hauteur de sa réputation, puisqu’elle reste monogame tout au long de sa vie.
Nous savons néanmoins que Colombes, tourterelles, pigeons et autres colombidés forment une heureuse et même famille.
Voyez-vous Juliette à son balcon non loin de son Roméo, ils roucouleront des jours heureux.
Que leur vie soit douce, emplie de la gaité innocente des jeunes tourtereaux, sans jamais s’inquiéter que leur union finisse un jour par battre de l’aile.

Enfermés à double tour dans une prison de fil de fer dorée, nombreux sont ceux qui les ont mis derrière les barreaux et sans le moindre procès.
De quoi donc sont-ils coupables, de vol à l’étalage ?
Devant tant d’injustice, je n’ai pu rester de marbre. Alors je me suis changée en Pierre, j’ai ouvert la cage aux oiseaux. C’était beau.
Dans un grand tourbillon de joie, ça chantait haut, ça chantait bas,
comme des enfants dont l’innocence rappelle les jolies colonies de vacances.

D’une main tremblante elle prend dans un petit sachet froissé,
des morceaux de vieux pain qu’elle donne, petit bout par petit bout aux canards affamés.
Non loin de la vieille dame, dans ce joli parc arboré,
beaucoup de mains désœuvrées perpétuent ces gentils crimes qui nuisent hélas à la santé des anatidés.
Partant d’un bon sentiment, de cette histoire naitra une amitié réciproque, chacun ayant besoin d’une canne sur laquelle s’appuyer.

« Il nous faut écouter l’oiseau au fond des bois, le murmure de l’été, le sang qui monte en soi… » – Jacques Brel
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